Il s’agit d’une société de tir, fondée en 1574, issue de la concession accordée par l’occupant bernois aux familles bourgeoises du baillage.
Cette concession donnait la possibilité à ces dernières de désigner chaque année leur représentant auprès des Autorités de Berne par le truchement d’un concours de tir qui donnait à son vainqueur, outre le titre de Roy, d’importants privilèges immunitaires et financiers.
La concession indique expressément que cette démarche consiste en une mesure incitative à l’entraînement des citoyens au tir dans un but vraissemblablement militaire ou paramilitaire.

Le texte de la concession

On peut s’autoriser à penser que cette mesure s’inscrivait parfaitement dans la politique d’occupation sous « relative autonomie » qu’avait habilement choisie les bernois à cette époque à l’inverse d’une politique plus dirigiste et normalisatrice, plus coûteuse en ressources et davantage sujette à rébellion.

Il est à noter que la concession fait allusion à l’obligation expresse de tirer désormais sur une cible et non plus sur un «papeguay» (perroquet) qui probablement devait implicitement symboliser avec dérision le pouvoir bernois.

La tradition originelle au travers de moultes mutations s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui en ce sens que le statut de Mousquetaire n’est réservé qu’aux descendants en ligne directe des familles issues de la bourgeoisie de la Tour-de-Peilz, encore 60 familles en 1935 et plus que 21 familles en 1999.

Un autre aspect de cette tradition subsiste encore ; il s’agit du tir du « Papegay », dont on est en droit de subodorer la connotation discrètement revancharde, qui est encore organisé au printemps de chaque année.