Le mousquet ne différait de l'arquebuse que par son calibre et sa charge, qui étaient du double plus forts et nécessitaient, pour le tir, l'emploi d'une fourche d'appui. Depuis longtemps en usage chez les Espagnols, il ne fut introduit en France que sous Charles IX par le maréchal Strozzi, après 1567. Il Y eut d'abord des mousquets à mèche, des mousquets à rouet, puis enfin des mousquets à pierre. Les soldats qui en étaient armés portaient le nom de mousquetaires. (Voir la vie du maréchal Strozzi par Brantôme).1
En Suisse l'on constate qu'en 1605 eut lieu, à Bàle, un grand tir de société à l'arquebuse et au mousquet. Le premier prix était plus considérable pour le mousquet que pour l'arquebuse. « En 1613 l'usage du mousquet devint obligatoire en Suisse pour les exercices de tir, et les armes à feu d'ancienne construction sont abolies. »

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L'ancien stand de La Tour-de-Peilz")
Il nous parait intéressant d'indiquer quel était le détail de l'armement d'un mousquetaire à cette époque.
« Les accessoires de tir assez variés dont le mousquetaire avait besoin n'étaient pas réunis dans une seule giberne. »

La poudre était déjà de deux sortes: l'une grossière, pour la charge, et l'autre plus fine (pulvérin), pour l'amorce. La poudre à charger était renfermée dans des flacons de bois contenant chacun une charge et suspendus à une longue bandoulière qui passait sur l'épaule; la poudre à amorcer était contenue dans une poire à poudre également suspendue, et les balles dans une poche en cuir. Comme les platines à mèche étaient encore en usage, le mousquetaire était aussi pourvu d'une provision de mèches.
Le mousquetaire portait, en outre, la fourche ou béquille, destinée à appuyer le mousquet et il devait être muni d'une épée, dont le port était obligatoire.
Outre l'épée, on tolérait, sans le prescrire, le port d'un couteau ou d'un poignard que l'homme plaçait sur la hanche droite. Longueur ordinaire du mousquet 1,25 m, poids 7 à 7,5 kilos; calibre 19,8 mm, balle 18,6 mm; poids de la balle 42 grammes; charge normale de poudre 23 grammes; portée 300 pas. Le tir n'était pas rapide, environ 7 coups en 8 heures. Le mousquet était par lui-même une arme qui demandait pour la charge une manipulation lente et compliquée.' 2

1 Extrait du Dict. hist. de la France par Ludovic Lalanne.
2 Extrait de l'ouvrage: Les armes Il feu portatives, par le major Rodolphe Schmidt, directeur de la fabrique fédérale d'armes (page 27), publié en 1877.