Devises de la Société ?
Obs.: en tête du tableau.

1. «On ne gagne rien en offensant Dieu.»
2. «Soyons soldats chrétiens.»

1735 - «Du Dimanche 8 May 1735 à 5 heures après-midi, N. et G. Jean-François Hugonin Seigneur Chastelain de dite Tour, en qualité de Roy des Nobles Mousquetaires de la Tour de Peilz dès l'an passé 1734 pour la cinquième fois, ayant fait assembler son Conseil ou ont assisté L. Curchod le soussigné son connétable, avec les Sieurs Estienne Plantin, Jean-François Balmat, François- Abraham Despland et Daniel Ormond le jeusne, pour délibérer sur le jour auquel ou ouvrira le tirage de cette année et tirera le coup du Roy accoustumé et le prix franc bourgeois d'estain. n a été trouvé à propos de battre l'assemblée, le lundy 16' jour du présent mois de Maya huict heures du matin pour venir prendre à la dite heure, sa prénomée Noble Majesté chez luy, et l'accompagner sur la maison du tirage à onze heures à quelle heure la cibe sera posée pour tirer au grand Mousquet jusqu'à une heure après-midy, à qui sera Roy pour l'an courant, et ensuite la Cibe sera reposée le même jour à deux heures après-midy pour tirer jusques au soleil couché, les neuf prix francs bourgeois restants après le pot de quarteron que sa Majesté saisira estant reservé. Quand au reste les délibérations des années précédentes sont confirmées tant par rapport aux Loix et statuts escripts que non escripts, en attendant plus ample délibération, aprets que le Nouveau Roy sera élu.»

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Etendard des Mousquetaires

1735 - «. Tirage ordinaire . (May) à 2 heures après-midy, auquel tous les bourgeois et habitants portants armes seront admis, en payant dix baches de boette général et six cruches par chaque tirage, outre deux baches par chaque Mousquetaires novices tant bourgeois, qu 'habitants, de plus que les vieux tireurs et de finir le dit tirage à 7 heures du soir sans aucune acception de personnes.» Les soldats domiciliés dans la commune, étaient autorisés à prendre part au tirage ordinaire.

1736 (13 May) - Le sieur Gamaliel Balmat, Roy des Mousquetaires, ayant rait assembler son Conseil: «il a été délibéré que, Dieu aidant, on tirera le coup du Roy, le lundy 21 du courant, on procédera à la dite ouverture dès les dix heures du matin à midy sonnant. Et que dès une heure après-midy on tirera les neufs prix francs restants.»

1737 (29 May) - Ensuite de délibération du N. Conseil de Police: «Il est décidé d'ouvrir le tirage de cet an, le 30 May du dit jour d'. Ascension., en tirant au . petit Mousquet à qui sera Roy; le sieur Jean-François Balmat, Roy des Nobles Mousquetaires dès l'an passé, les ayant fait assembler et régalé dans son nouveau domicile (30 May), Les a ensuite conduit sur le verger de la Ville pour y tirer au fusil le coup du Roy, contre la muraille de la maison du tirage en attendant qu'on ait fait au frais de la Société des N. Mousquetaires, une muraille pour y placer la cibe, plus près que la vieille, vu le . changement . du . gros au petit Mousquet.. Et avant que d'ouvrir le tirage du Roy son successeur après avoir assemblé son Conseil, il a procédé à confirmer Gabriel Ormond pour Marqueur, lequel a promis par attouchement de mains de marquer fidèlement . les coups d'un chacun., sans aucune acception.» La transformation de l'armement avait entraîné une modification de la ligne de tir.

1738 (15 May, jour de l'Ascension) - Sa Majesté (le Roy) ayant régalé Royalement les N. Mousquetaires s'est rendu avec eux sur la place du tirage, où après les remerciements ordinaires, la cibe a été posée.

1739 - Un bourgeois forain désirant tirer, il doit payer 1O baches par année.

1740 (6 Juin) - Un Mousquetaire ayant proféré des injures contre la Société, il fut amené devant la troupe, on lui ordonna: «de mettre à terre son fusil, et son épée, à quel ordre ayant obéi, Monsieur le Chastelain a représenté au dit... la faute dans laquelle il est tombé, et luy a commandé de demander pardon, ce qu'il a fait. Ensuite a esté exhorté de ne plus retomber en faute sous dénonciation d'être expulsé de la Société... Dieu luy fasse la grâce de profiter de cette correction et amolisse son cœur endurci et impenitent. Amen.»

1741 - «Le Sieur Jean-Isaac Courlet, conseiller de dite Tour, ayant cassé la broche par son troisième coup est devenu Roy... il a déclaré qu'il voulait profiter de tous les privilèges, droits et avantages que lui procuroit la Royauté.»

1749 - «II est décidé qu'il y aura un jour fixé à l'avance pour le coup du Roy, cela conformément à l'intention souveraine. Le jour sera le deuxième lundi du mois de May, à moins que ce ne soit un lendemain de communion; sur quelle règle on.,;e règlera à l'avenir sans aucune variation.» Le marqueur prête serment sur les mains de Monsieur le Chastelain.

1750 - Le Roy dit «qu'il aurait ordonné à un maçon de faire une cache pour le marqueur, que le dit marqueur vu la proximité d'icelle de la Cibe ne veut pas y aller pour marquer; une commission est désignée pour aller examiner si elle est trop proche, pour que en ce cas, on en fasse faire une incessament.»

1753 - On renvoie le tirage à cause de l'absence du Roy.

1754 - Le nombre des prix est augmenté et porté à 17. On demande de faire un . drapeau neuf.

1755 - «Sa Majesté (le Roy) a représenté que LL. EE. du souverain Conseil de guerre ont émané un arrêt par lequel il est ordonné à toute la Milice, de se rencontrer sur la Place d'armes pour tirer au Don gratuit, avec leurs uniformes et propres Armes et sous le commandement.»

1758 (22 May) - Nous lisons ce qui suit: «Ensuite de délibérations du N. Conseil du tirage et de la publication faite hier à son de caisse la Cibe a été posée à 7 heures du matin pour tirer jusqu'à midy le coup du Roy. Et après l'assemblée battue ce matin Sa Majesté de l'année dernière qui est le Sieur justicier Estienne Plantin est venu pour ouvrir le tirage, ayant avant que de tirer fait renouveler au marqueur Rossire son serment et cela en présence de plusieurs justiciers et du soussigné. Et comme J'on a remarqué qu'il pourrait y avoir des équivoques d'attendre qu'il y eut 3 bûches pour les apporter, il lui a été ordonné de les envoyer d'abord qu'il y en aura deux. Après quoy la dite Majesté a tiré.»
Nombre des tirs de l'année

1758 - Le 22 May (matin). Le coup du Roy.
Le 22 May (après-midi). Le prix d'Etain.
Le 29 May (matin) 1er tirage des gratifications de la Bonrgeoisie.
Le 29 May (après-midi) 2e tirage.
Le 3 Juin (matin) 3e tirage.
Le 3 Juin (après-midi) 4e tirage.
Le 7 Juin (matin) 5e tirage.
Le 7 Juin (après-midi) 6'e tirage.
Le 9 Juin (après-midi) 7e tirage.
(Ces 8 tirs, y compris celui du Roy, étaient dotés de 10 prix chacun. Il est à remarquer qu'actuellement (1922) la série des prix est de 80 à la cible du lor tir, et de 80 à la cible du 2' tir) Il arrivait fréquemment que les tireurs ne pouvaient tirer les 3 coups réglementaires, probablement à cause du temps très long, nécessaire pour charger un coup de mousquet.

1758 - Nous notons que le Conseil fait de nombreuses visites aux vignes qui sont la propriété de la Société. Ces vignes étaient cultivées jusqu'à cette date par plusieurs vignerons; on trouve en 1759 «qu'il faudrait les confier à un seul.»

1760 - Le Conseil estime que les charges du Roy sont trop considérables et que, «vu l'augmentation des revenus de la Société, il serait à désirer que la Société eût à sa tête un Président.» «Il a été trouvé à propos de prier Monsieur le Capitaine Hugonin de vouloir être Président, et d'assister dans les assemblées pour concourir au bien et avantage de la Société.» «Plus il a été trouvé à propos d'établir deux autres personnes: l'une pour écrire sur le tirage les délibérations, retirer les revenus, payer les tireurs. L'autre pour avoir soin des fonds et toutes les deux devront agir de concert pour le bien de la Société. Elles seront nommées pour 3 ans et seront rétribuées.»

1760 - On remarque que vu le grand nombre de bourgeois qui tirent au prix d'Étain, le nombre des prix est fixé à 26 compris celuy du Roy, valant ensemble 8S florins.
1 (Depuis l'an 1600 le florin fut compté pour 4 Batz, monnaie de Berne. Le florin suivit naturellement les différentes vicissitudes du batz, qui diminua beaucoup de valeur, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. )
1) D'après Dict. hist. du Canton de Vaud, par Martignier et de Crousaz.

1761 - Convention avec le vigneron de la vigne de la Farraz propriété de la Société; pour 9 ans, à ½ fruit.

1761 (24 May) - «Le Sieur Richon, Roy de l'année passée, a fait assembler le Conseil et a exposé que les fêtes au commencement de ce mois, et les Revues militaires ont empêché qu'on a pût tirer le coup du Roy, et qu'aussi sa maladie a été cause qu'il n'a pû procurer cette assemblée plutôt. Il requiert qu'on délibère le jour de l'ouverture pour le coup du Roy, et pour les prix d'Étain. Délibéré que ce sera demain que la Cibe se posera, à 7 heures jusques à 11 heures. L'assemblée sera battue à 6 heures du matin. Le Roy jouira des privilèges comme du passé.» Quant aux prix d'Étain on a fixé à vingt Écus p. p. compris la Channe de quarteron pour le Roy, qui devront être répartis en 30 prix compris la dite channe de quarteron. (Le Conseil fut dès lors convoqué par le président élu en 1760).

1761 - Il y a eu dix tirages et dix prix pour chaque tirage.

1762 -
1762 - On fait fermer le stand, celui-ci étant anciennement tout ouvert. Dans nombre de délibérations du Conseil, il est question d'une façon détaillée du travail des vignes qui sont la propriété de la Société.

1764 - «Monsieur notre Pasteur Panchaud, désireux de tirer aux tirages de notre Société, il est délibéré qu'on le verra avec plaisir; on priera notre Châtelain avec sa Majesté d'aller auprès du dit Pasteur pour lui communiquer cette décision.» (Il est à supposer que cette autorisation ne concernait que les prix ordinaires, M. le Pasteur n'étant pas bourgeois.)

1765 - On refait le but de la Cible.

1766 - «Des bourgeois résidant à Vevey, pourront tirer à la condition de faire leurs fabriques à La Tour.»

1766 (31 Mai) - «Le 31 Mai 1766, au soir, l'on fera le repas des fautes que le soussigné (secrétaire) commandera au Sieur hôte Rubattel, sur le pied de l'année dernière. Il fera pêcher du Poisson pour le dit soupé, par les pêcheurs de cette bourgeoisie, selon la coutume et leur présentera un verre de vin comme de pratique.» (Plus tard ce repas fut supprimé, le souvenir en a été conservé sous la forme de la collation, qui est offerte actuellement aux Mousquetaires, le jour de la Parade).

1766 - Les vignes de la Société étaient situées en Gironnaz, la Côte à l'âne, la Farraz, la Crausaz, les Brelans, plus deux jardins à la Poteylaz.

1767 - «On renvoie de tirer le coup du Roy et le prix bourgeois en étain, M. le Châtelain Hugonin étant à Berne, pour affaires essentielles au public.» Il est très reconnaissant de cette attention.

1769 - «Les bourgeois demandent de leur confier le drapeau pour accompagner le Roy sur le tirage; un conseiller à tour de rôle commandera et sera Capitaine

1769 - «Délibéré que l'on fera faire une cloche pour avertir le marqueur.» (La cloche qui existe actuellement est datée de 1778 et porte l'inscription suivante: AUX NOBLES MOUSQUETAIRES de la Tour-de-Peilz, 1778 I.D. les initiales du fondeur. Cette cloche est en dépôt au Musée du Vieux-Vevey).

1771 - Il est décidé de demander au Conseil de police de céder en toute propriété â la Société, la vigne au commun de Bérange.

1772 - Le Conseil désirerait qu'il n'y eut pas de parade, «vu la dureté des temps.» Le Roy a préféré toucher la gratification plutôt que la franchise de laod, il a perçu 10 écus petits.

1773 (16 May) - «Pour suivre à l'article du règlement de police de cette ville qui exclu les Bourgeois qui seront reçus et agrégés de cette noble Bourgeoisie dès la date de ce règlement fait. Conséquemment la châne de quarteron que cette Société donnoit â celui qui faisait le coup du Roy, pour profiter des privilèges que notre Auguste Souverain a concédé â cette Noble Bourgeoisie, sera pour la suite retranchée; de même n'aura aucun privilège comme cy-devant à raison de sa dite Royauté, dans les tirages que cette Société fera faire. Mais il se fera un Roy pour cette Société, qui sera la personne qui fera le meilleur coup auprix d'Étain qui se tirera Vendredy prochain, sur le pied accoutumé; la cibe se posera â 8 heures du matin pour tirer jusques à midy et dès 1 heure jusques à 4 heures du soir et non plus tard. Quand aux privilèges de ce Roy, outre son coup, et la franchise des Boettes des autres tirages, ils seront à forme des règlements que l'on fera pour celui de l'année prochaine. » (A cette époque, il y eut une transformation importante, les privilèges du Roy étaient modifiés, de plus la Société reposait sur une base parfaitement délimitée. Cette organisation a été dès lors rappelée en tête des règlements de la Société par l'article 2, reproduit dans chaque règlement. De nos jours il est rédigé en ces termes.

Art. 2. Sont membres de la Société:

a) Les citoyens descendants de ceux qui, antérieurement au 31 Mars 1773, étaient bourgeois de la Tour-de-Peilz et habiles à participer sans exclusion à tous les droits attachés à la bourgeoisie.

b) Les bourgeois de la Tour-de-Peilz qui dès lors se sont fait agréger.

1773 - Plusieurs bourgeois forains s'étaient rendus surie tirage, pour tirer aux prix d'Étain. «On s'y oppose, les Règlements ne permettent aux forains de jouir des avantages de cette Bourgeoisie, à moins qn'ils ne viennent faire leur résidence personnelle dans la juridiction et qu'ils supportent toutes les charges comme les autres Bourgeois. » (Cet article sévère, amena de nombreuses difficultés, entre les Bourgeois forains et la Société; il y eut plusieurs recours adressés au Ballif, qui intervint dans certains cas en faveur des forains. De part et d'autres on s'adressa à des hommes de loi pour trancher ces différends. Par la suite l'article du règlement fut appliqué d'une façon plus large, puis modifié).

1776 (12 May) - «Il est décidé de convoquer la parade dont feront partie tous les bourgeois résidents en cette juridiction, qui sont membres de cette Société. Il leur sera livré 4 baches à chacun, cette année seulement et sans conséquence pour la suite; ce que l'on a bien voulu accorder présentement à cause de la bonne récolte que Dieu nous a béni l'année dernière; ceux qui ne feront pas la parade convenablement en seront privés, cependant ils pourront tirer au coup du Roy.» On tire aussi des prix en argent. «Comme aujourd'hui il se fait une parade assez"considérable par les Mousquetaires et que les Bourgeois qui en sont membres désirent ardemment porter une Cocardeà la livrée de la ville (rouge et blanc) et au cœur à celle de LL. EE., il est délibéré qu'on la leur payera; ils devront la porter à l'uniforme, à ce défaut ils ne pourront parader.» (Dans le XIX' siècle, après l'émancipation du Canton de Vaud, les insignes furent remplacés par le brassard rouge et blanc).

1778 - «Les conseillers de la ville de La Tour prennent part à la parade et au déjeuné.»

1778 - « Le repas appelé les fautes est anéantit pour toujours on donne 4 baches à la fin des tirages à moins d'une grêle sur ses fonds ou par autres accidents, dont Dieu préserve.)} (L'Hôpital de Vevey fait règle pour le payement des vignerons de la Société.)

1781 - Bonne récolte, on refait les murs de vignes.

1782 - «Le Papegay est fixé au 1" Jeudy de May, on est obligé de renvoyer, nombre de Bourgeois étant à Genève et d'autres occupés aux digues du Rhône, mises en danger par les pluies persistantes. »

1786 - « Accordé 12 baches à un Conseiller pour louage de son bateau qui a servi en 1768 à voiturer des pierres pour le but du tirage.»

1786 - Pour remplacer les conseillers on faisait 3 représentations celui des 3 qui avait le plus de voix était élu.

1786 - L'hiver avait été très long. Il est mentionné que «le Baillif demande qu'il n'y ait pas de tirage cette année-là, afin que

les Bourgeois disposent de tout leur temps pour la culture des vignes. »

1789 - On publiait les mises de vins de la Société au sortir du sermon.

1790 - «Un vigneron ayant métaillé une vigne de la Société à la Côte à l'Âne, on fera faire une enquête juridique.)

1790 - «Nombre de jeunes gens, membres de cette Société, désireraient honorer la Parade du Tirage du 1O May prochain, de Joueurs qui s'offrent à leur service, priant ce corps (le Conseil) de leur faire un don à ce sujet. On leur a accordé huit francs à la condition expresse que ces joueurs soyent aux plaisirs de tous les membres de la Société, qui voudront en profiter et que tout se passe en bon ordre.»

1791 - «Le Conseil fait faire une Caisse solide et convenablement fermentée avec deux clefs, ils y feront apposer les armes de la Société» (pour enfermer l'argent, les titres, papiers et Manuaux de la Société.)

1791 - «Par bonne considération on a accordé pour le présent et l'avenir aux tambours et fifres de pouvoir tirer leurs coups de fusils, sans avoir l'Épée à leur côté.»

1792 (29 janvier) - « Convocation pour déterminer le jour qu'on tirera le prix en Étain, vu le départ connu des troupes militaires, dont vraisemblablement des Bourgeois de ce lieu, seront du nombre.»

1793 (1 May) - «Dans les circonstances présentes qu'au moment le moins attendu la troupe militaire pourroit être appelée à marcher; il est décidé que les tirs auront lieu Lundy prochain.»

1793 - « Le secrétaire ayant voulu requérir son déport de secrétaire de cette Société, ne pouvant, a-t-il dit, plus s'exposer aux transpirations d'airs à recevoir au bâtiment du Tirage, cela étant nuisible à sa santé; on lui nomme un suppléant.»

1793 (6 May) - «La N. Bourgeoisie de cette ville, se trouvant dans l'obligation de rebâtir le Temple; le Conseil des Mousquetaires a délibéré que le sieur receveur aura l'honneur de se présenter en la première assemblée de son N. Conseil (Conseil de la Ville) le priera de la part de la Société d'accepter la somme de deux cents francs de 10 batz l'un, comme un juste souvenir de reconnaissance; ce qui sera communiqué à Mrs les tireurs de ce jour... persuadé qu'avec plaisir ils témoigneront leur approbation.» (C'est probablement en souvenir de ce don que l'assemblée générale des Mousquetaires fut réunie dans le Temple pendant nombre d'années.)

1794 - Un membre de la Société se plaint que les «hayes des jardins de la Poteylaz (propriété de la Société) sont un repaire de bêtes vénimeuses et dangereuses à l'humanité qui peuvent aller jusqu'en sa possession et ainsi lui porter grand préjudice, il prie de faire extirper ces hayes ou d'acheter ces terrains de la Société.»

1794 (12 May) - «La grande pluye qui ne cesse de tomber, rend impossible de faire la parade. Il est décidé que nonobstant ce manque de parade, il sera livré... 4 batz à chaque membre, sans aucune conséquence pour l'avenir.»

1794 (13 Juillet) - Projet d'un nouveau règlement.

1794 (20 Juillet) - «A Messieurs les Chefs de famille, où majeurs et détronqués de la Noble Société des Mousquetaires de cette Ville; son Conseilles avisent, qu'il a complété le projet des règlements d'icelle, déposant à Secrétairie, où il demeurera pendant dix jours prochains, en commençant par demain, où les prédits Membres pourront les aller examiner et sur icelui faire leurs observations s'ils estiment qu'ils doivent en faire; les présenter au Noble Conseil, qui les examinera et en connoitra avant l'assemblée du général de ditte Société, à laquelle seront admis les Membres prédits. Cette assemblée aura lieu le samedi 2 Août prochain à 8 heures du matin, pour y mettre fin, à servir de règle à l'avenir. Ce qui sera aujourd'hui publié à la sortie du Sermon de cette Ville. (Cette pièce à été signée par le Secrétaire et par ordre du Conseil La Tour 20 juillet 1794.) (Autrefois le Conseil dirigeait la Société, l'Assemblée générale n'était que rarement convoquée.)

1794 (2 Août) - Assemblée du général de la Société des Mousquetaires. Discussion très orageuse au sujet des règlements. Le Conseil décida que l'on informerait du tout le Seigneur Baillif.

1794 - Il Y eut des difficultés entre le Conseil et l'assemblée du Général. M. le lieutenant-Baillival Couvreu apaisa ce conflit «sur quoi le Conseil ayant réfléchi qu'il ne convient point de soutenir une difficulté avec ses membres et son général de cette Société, il consent au plus de voix pour ce qu'il le concerne que tout ce que dessus, tant pour le Conseil et les Commis est approuvé par ce corps, seulement avec la réserve qu'en tout temps, soit pendant que le Conseil est pour sa vie, que lorsqu'il sera à terme, il sera toujours Présidé par un Conseiller de la Ville de La Tour et membre de cette Société et quand aux Règlements à faire il y sera vaqué incessament par une Commission tant de ce corps que de M" les Commis des dits représentants.» Le Conseil désigne des délégués et l'assemblée générale des commis. Cette commission tant du Conseil que du général fut composée de M" Jean-Louis Michaud, Chevalley, Guex, Jean-Paul Ormond, Jean-Gamaliel Ormond, Jean-Pierre Bovon, Doge cadet, Pierre-Isaac Vodoz et Louis Grangier (26 octobre 1794). Les Conseillers de la Société étaient depuis la séparation du Conseil de Police, au nombre de 12 nommés à vie (1773). - Le Conseil de la Société entendait conserver ce droit et l'assemblée générale voulait, au contraire, modifier cet article du règlement. Il y eut de longues discussions à ce sujet; sur d'autres points également nous constatons des divergences, entre autres: «On voulait éliminer des emplois les bourgeois qui seroient agrégés à la Société, cette question sera tranchée par les juges.» L'assemblée du général voulait nommer le Receveur de la Société.

1795 (31 Janvier) - Le Conseil et les commis du général s'étant entendus au sujet des nouveaux règlements, ils sont approuvés en «remerciant la dite commission des soins et peines qu'elle s'est donnée»; ils seront soumis à la délibération de l'assemblée du général, qui doit avoir lieu ce même jour: nous notons que:
«Lecture ayant été faite du projet de Règlement de cette Société de même que des remarques que quelques membres y ont fait, on les a unaniment approuvés» dès aujourd'hui les prédits Règlements auront force de Lay, puis ont été élus 4 commis du général (ceux-ci assistaient aux conseils du tirage, et étaient nommés pour 2 ans). Plus tard en 1803 et 1804 de nouveaux Règlements furent votés, ceux-ci accordaient à l'assemblée générale des compétences plus étendues. (Autrefois le pouvoir résidait presque entièrement dans le ConseiL)

1796 (5 Octobre) - Visite des vignes.
Côte à l' Âne; assez bien cultivée.
La Crausaz d'en haut; la jeune plantée a été négligée et en très mauvais état.
3° Celle de Pey; surchargée de jardinage, La Farraz, les Brelans, Gironnaz, Entre deux Charrières

1797 - «Le nombre des membres de la Société s'élève à 108 tout compris, qui ont pris part à la parade et qui ont reçu chacun 4 batz; 63 d'entre eux ont reçu un quart de livre de poudre.»

1799 - La parade n'aura pas lieu et la finance de parade ne sera pas payée. Comme il y a une partie des membres de la Société à l'armée pour la défense de la Patrie, «que par conséquent ne peuvent profiter de ce tirage, on les indemnisera à leur retour à proportion du dit prix.» (La Suisse avait dû fournir, d'après le traité d'alliance avec Bonaparte, un certain contingent de soldats)

1799 - La Commission du général est dissoute «Vu le peu d'embarras que la Société occasionnera par la suite».

1799 (29 Septembre) - En Conseil. «Il a été produit une lettre d'hier, du Citoyen Agent National Vodoz, par laquelle il nous transmet copie d'une lettre du Citoyen Joyeux, Receveur du district de Vevey, où il lui demande qu'elles peuvent être les Sociétés Militaires qui existent dans cette commune (La Tour); de lui donner les plus grands renseignements sur ces Sociétés, ainsi que les noms des principaux chefs qui la régissent, afin qu'il puisse leur adresser ce qu'il auroit à leur transmettre, et encore si elles ont fait des dons patriotiques. Sur quoi délibéré ce corps (le Conseil) ne connoît point de Société Militaire en ce lieu, que celle appelée des Mousquetaires, çeu moyennée, qui a été formée des dons que la Commune lui a faits par de mauvais fonds, qu'elle a fait valoir et par quelques acquisitions et certains dons de quelques personnes particulières.» «Cette Société destinée uniquement à une École militaire pour exercer les hommes au maniement des armes. Le soussigné (secrétaire) fera réponse... donnera les noms seulement du Président et

Receveur, et la notte de ce que la ditte Société a déjà payé pour la Nation, de même qu'aux Soldats d'Élite qui sont partis, pour la défense de la Patrie. » (Sous la République helvétique, les appels aux armes étaient fréquents; les soldats qui refusaient de marcher étaient condamnés à mort. Une compagnie de soldats français est logée à La Tour, ce dit mois.)

1799 (6 Octobre) - «L'Assemblée a été convoquée ensuite de la publication du 2 courant pour lui faire rapport des démarches que le corps à faites au sujet du prêt demandé à la Société par le Citoyen Marcel, Receveur Général du Canton du Léman, du 5 % de son avoir. Décision de satisfaire à cette demande. Il est fait deux emprunts pour exécuter les ordres. »

1800 - «Vu le peu de numéraire qui reste à la Société du revenu de cette année, l'on ne tirera qu'un bon prix sans musique, ni les quatre batz accoutumés, ainsi que la poudre.)} L'assemblée générale demande deux tirs, en retranchant la prébende de poudre et les 4 batz.

1800 (3 Décembre) - Le citoyen Chevalley fait rapport sur l'emprunt Ménard.