Après avoir jeté un coup d'œil rapide sur les événements qui se sont déroulés durant plus de trois siècles, signalons en terminant les principales transformations des armes et du tir. Les personnes désireuses d'approfondir cette étude devront consulter les ouvrages spéciaux sur la matière.
En résumé, notons que la garde des villes fut confiée jadis, aux archers, aux arbalétriers; plus tard, lors de l'apparition des armes à feu, aux couleuvriniers, aux arquebusiers, puis aux mousquetaires. - Ces milices formaient autrefois des compagnies et, par la suite, quelques-unes d'entre elles furent constituées en sociétés. - Ce fut le cas pour les Mousquetaires de La Tour-de-Peilz.

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Papegay des années 1950 au "Verger de la Ville"


Le mousquet fut introduit obligatoirement en Suisse en 1613 (mousquets à mèche, mousquets à rouet, puis à silex ou à pierre). Au XVIIIe siècle on continue à employer les mousquets à pierre, ainsi que les fusils à pierre. La plupart de ces mousquets étaient supportés par une fourche ou fourchine; l'épée servait parfois à cet usage, dans ce cas deux antennes partaient du pommeau pour assurer le fût de l'arme.
Au XIX' siècle apparaît le fusil ainsi que la carabine à capsule. Ce fut une améboration considérable de l'arme à feu chargeant par la bouche. La carabine suisse modèles 1838, 1841, 1851, fut utilisée fréquemment dans nos tirs, ainsi que la carabine américaine.
Le fusil fut transformé vers 1863; le chargement se fait par la culasse (Peabody, fusil à tabatière, etc.). Le fusil Vetterli date de 1867-1871 ; la carabine Vetterli à double détente fut un perfectionnement très apprécié des tireurs. - Mentionnons encore la carabine Martini qui apparaît en 1871, arme d'amateur qui fut et est encore employée dans nos stands.
Plus tard, en 1889, un progrès considérable est réalisé par l'invention du fusil suisse à répétition, calibre 7,5 mm. Cette arme est d'une précision remarquable et son maniement d'une grande simplicité.
Ce fusil a subi une légère modification en 1896 et fut de nouveau transformé en 1908. Cette dernière transformation consiste en un renforcement de la chambre à cartouche et du canon, d'une augmentation de la charge et de la forme du projectile. Il en résulte une précision de tir plus grande à cause de la vitesse initiale de la balle, qui est de 800 m. à la seconde.
Le fusil appelé modèle 1911 fut délivré à l'armée à partir de 1912.
Les anciennes et lourdes carabines à la détente si sensible se chargeaient par la bouche. Elles portaient parfois le nom de leur propriétaire, quelques-unes étaient finement ornées.
Si le chargement de la carabine n'était pas rapide, on s'en consolait facilement; le temps paraissait souvent trop court en échangeant de gais propos, autour des tables de tir. On allait essayer au prix franc, puis, si tout marchait à souhait, on chargeait avec soin pour le moment solennel du tir à la Société. L'émotion était parfois si forte qu'on différait son tir d'heure en heure, pour attendre son joli moment. - De nos jours l'arme est perfectionnée, mais les mêmes impressions subsistent; l'annonce d'une broche est saluée joyeusement!
En Suisse, on a toujours hautement estimé le tir; le tireur, respectueux de son arme, se faisait représenter avec son mousquet, plus tard avec sa carabine; des vitraux et des peintures attestent ce goût très prononcé pour ce noble exercice.

N.R - Il y a lieu d'ajouter que depuis 1922, à chaque changement de fusil ou de mousqueton, les nouvelles armes ont été admises pour les tirs des Mousquetaires. Il s'agit du Mousqueton 1931 qui succédait à celui de 1911 et du fusil d'assaut qui date de 1957.